Notions de base
Le VIH est une maladie complexe dont les notions essentielles peuvent être comprises par tous.
Le virus de l’immunodéficience humaine est l’agent pathogène qui provoque une infection chronique évoluant vers le sida, en l’absence de traitement ARV. Il s’agit d’un rétrovirus (un virus à ARN) de la famille des lentivirus, qui provoquent des maladies à évolution lente.
Le VIH cible notamment les lymphocytes CD4, qui sont des cellules essentielles de notre système immunitaire.
Il entraîne une infection chronique pouvant aboutir, en l’absence de traitement antirétroviral (ARV), à une immunodépression caractérisée baptisée « sida ».
Ce virus, d’une très grande variabilité génétique, est connu sous deux types : le VIH-1, identifié en 1983 et le VIH-2, identifié en 1986, tous deux à l’Institut Pasteur et dérivant de SIV (virus de l’immunodéficience simienne), virus existant chez le singe. Le VIH-2, moins virulent, est surtout fréquent en Afrique occidentale et en Asie du Sud.
Les modes de transmission
Il existe UNIQUEMENT trois modes de transmission du VIH :
- la voie sexuelle lors de rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés
- la voie sanguine, lorsqu’il y a échange de sang
- de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.
L’évolution du VIH dans l’organisme
Sans traitement, celle-ci peut être résumée en quatre phases :
La primo-infection
Le VIH envahit l’organisme depuis son entrée par les muqueuses ou la voie sanguine jusqu’à sa colonisation complète des tissus lymphoïdes. Une fois installé, le virus fabrique des copies de lui-même et les libère dans le sang. Cette phase, de quelques semaines à quelques mois, est très variable selon les individus, pouvant passer inaperçue ou s’exprimer par de nombreux symptômes type symptômes grippaux.
La quantité de VIH dans le sang (charge virale) est alors très élevée : en conséquence, les personnes atteintes sont très contagieuses, alors même qu’elles ignorent avoir contracté le virus. Les lymphocytes CD4 chutent de façon vertigineuse, attaqués par le virus. Le corps réagit en produisant de grandes quantités de CD8, qui fabriquent à leur tour des substances aidant à neutraliser les cellules infectées par le VIH, ce qui contribue à réduire la charge virale. Le système immunitaire apprend à reconnaître et combattre le VIH et se met à fabriquer des anticorps contre le virus. Cette séroconversion survient de un à trois mois après la contamination.
La phase asymptomatique
Elle dure de 5 à 10 ans. Les personnes ne présentent aucun symptôme, ou de simples adénopathies (inflammation des ganglions). Le virus provoque une perte de fonction progressive du système immunitaire. Les lymphocytes CD4 chutent lentement et régulièrement.
La phase d’accélération
Elle consiste en une réactivation de la réplication virale, à la suite de l’épuisement des capacités de contrôle du système immunitaire. Cette hausse de la virémie induit une chute plus rapide des lymphocytes CD4.
- Dossier
Dans l’imaginaire collectif, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et le sida sont souvent confondus. Pourtant, ce sont bien deux choses différentes. Cet amalgame, sur une pathologie qui charrie déjà beaucoup d’idées reçues, est souvent fait par raccourci ou par ignorance . Et les craintes que cela génère se font souvent au détriment des personnes qui vivent avec le VIH (et pas le sida !). Alors, une fois pour toute, faisons le point !
Le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH
Le VIH est le virus responsable du sida, le stade ultime de la maladie en absence de traitement pour contrer le virus. Le VIH (HIV en anglais) se transmet par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant. Il s’attaque aux cellules du système immunitaire (lymphocytes T4 ou CD4) et les détruit progressivement.
Dans le cas où la séropositivité n’est pas dépistée/ diagnostiquée, le VIH évolue progressivement en quatre grandes phases :
La primo-infection : c’est l’invasion progressive de l’organisme par le VIH jusqu’à la colonisation complète du corps (notamment dans le tube digestif, les ganglions, la rate et le thymus). Lentement, une réponse immunitaire destinée à combattre le virus se met en place dans l’organisme, qui entraînera la diminution de la charge virale après le pic de réplication intense initial des premières semaines et mois. La charge virale est extrêmement forte, d’où un risque très élevé de transmission. Les anticorps apparaissent entre 2 et 3 semaines.. Ces éléments constituent le passage d’un statut séronégatif-ve à séropositif-ve, ou séroconversion. La primo-infection peut s’accompagner de symptômes divers, comme un syndrome pseudo-grippal, ou pas.
- La phase asymptomatique :c’est la période, entre deux et cinq ans, pendant laquelle il n’y a pas forcément beaucoup de symptômes ressentis. Le virus désorganise, attaque et use le système immunitaire. Les CD4 (cellules du système immunitaire) baissent lentement.
- La phase d’accélération :l’augmentation de la réplication virale, due à l’épuisement du contrôle immunitaire, provoque une chute plus rapide des CD4.
- La phase sida :les défenses immunitaires se sont suffisamment effondrées pour laisser se développer les maladies opportunistes (maladies qui surviennent lorsque le système immunitaire a quasiment disparu). Sans traitement, l’évolution est rapidement mortelle. En France, le stade sida est défini médicalement par la survenue d’une maladie opportuniste chez la personne. Aujourd’hui, la “phase sida” n’est plus ni définitive ni inéluctable grâce à l’accès et la mise sous traitements antiretroviraux (ARV) efficaces. (voir traitements)
Le sida
Le sida est une maladie grave causé par le VIH. Sida, cela veut dire :
- Syndrome (ensemble de signes qui caractérisent une maladie),
- Immuno Déficience (les défenses de l’organisme sont affaiblies),
- Acquise (rencontrée au cours de la vie).
Le sida est la phase terminale de l’histoire naturelle de la maladie, lorsque les conséquences du VIH (destruction des cellules des défenses immunitaires T4) arrivent à un point où le corps ne peut plus se défendre contre d’autres maladies, dites opportunistes. C’est uniquement lorsqu’une personne séropositive au VIH développe une de ces maladies caractéristiques qu’on peut dire qu’elle est atteinte du sida.
Sans traitement antirétroviral efficace, une personne au stade sida devient très vulnérable et finit malheureusement par en mourir. Le sida « tue » car il laisse la place à d’autres pathologies qui vont attaquer les fonctions vitales du corps humain sans que ce dernier ne puisse réagir. Même si les risques de décès à ce stade sont importants, la mise en route d’un traitement peut permettre de « sortir » d’une phase sida.
Récapitulons !
Synthèse, ce qu’il faut savoir !
Une personne qui a été infectée par le VIH est séropositive à ce virus, en opposition à celles et ceux qui n’ont pas été contaminés-ées, dits séronégatifs-ves. Le VIH ne se guérit pas (encore). Grâce aux traitements récents, les personnes vivent avec le virus et restent en bonne santé. Les personnes « n’ont pas le sida » ou ne sont pas « sidéennes » ou « sidaïques », comme on peut parfois l’entendre.
L’infection par le VIH peut rester invisible. Dès la contamination, les personnes séropositives peuvent transmettre le virus, sans pour autant présenter de symptômes. Le VIH ne se voit pas sur le visage de quelqu’un, il peut toucher n’importe qui, peu importe l’état de santé au préalable. Même si en France, le VIH se concentre dans des populations dites très exposées, un rapport non protégé par un des outils de prévention, que le rapport soit hétéro ou homosexuel- le, peut suffire à une contamination. Le seul moyen de connaître son statut, c’est grâce à un dépistage sanguin, par un test rapide (TROD) ou une prise de sang en laboratoire.
Le VIH est une maladie transmissible, pas contagieuse. Contrairement à des clichés encore très ancrés, il n’y a AUCUN risque à boire dans le verre, utiliser la serviette de toilette, faire la bise, ou utiliser les couverts d’une personne séropositive. Tout comme le virus ne se transmet pas par les moustiques ou la transpiration.
Source : AIDES 2014
Chiffres de l’épidémie en 2016
- Dossier
Le VIH/sida a fait des millions de morts. Depuis son identification, le combat contre les contaminations ressemble à une course contre la montre. Malgré les progrès, plus d’un million de personnes se contaminent au VIH chaque année dans le monde. Une urgence, plus de 35 ans après le début de l’épidémie. Petit panorama de la situation dans le monde, mais aussi en France.
En 2015, 37 millions de personnes vivaient avec le VIH sur la planète. Un nombre en constante augmentation, grâce à la généralisation des antirétroviraux, efficaces, et des personnes qui vivent plus longtemps, et en meilleure santé. Cependant, 1.1 million de personnes meurent des suites d’un sida tous les ans. Ces décès liés au sida ont baissé de 42 % depuis le pic de 2004, selon le programme commun sur le VIH/sida de l’organisation des Nations Unies (ONUSIDA).
Chaque année, les nouvelles contaminations restent nombreuses : même si le nombre d’infections annuelles au VIH a chuté de 35 % depuis 2000 (moins 58 % pour les enfants), deux millions de personnes se sont, encore, contaminées au VIH en 2015. Et ce chiffre ne recule plus, voire stagne depuis quelques années : les nouvelles infections au VIH n’ont baissé que de 6 % depuis 2010. La riposte mondiale au VIH a évité 30 millions de nouvelles infections à VIH et près de 8 millions (7,8 millions) de décès liés au sida depuis 2000, lorsque les Objectifs Du Millénaire (OMD) ont été établis (source ONUSIDA).
Fiche d’information — Dernières statistiques sur l’état de l’épidémie de sida
STATISTIQUES MONDIALES SUR LE VIH
- 20,9 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en juin 2017,
- 36,7 millions [30,8 millions – 42,9 millions] de personnes dans le monde vivant avec le VIH en 2016,
- 1,8 million [1,6 million – 2,1 millions] de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2016,
- 1 million [830 000 – 1,2 million] de personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2016,
- 76,1 millions [65,2 millions – 88,0 millions] de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie,
- 35,0 millions [28,9 millions – 41,5 millions] de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie
Personnes vivant avec le VIH
- En 2016, il y avait 36,7 millions [30,8 millions – 42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH,
- 34,5 millions [28,8 millions – 40,2 millions] d’adultes
- 17,8 millions [15,4 millions – 20,3 millions] de femmes (15 ans et plus)
- 2,1 millions [1,7 million – 2,6 millions] d’enfants (< 15 ans)
Personnes vivant avec le VIH ayant accès à un traitement antirétroviral
- En juin 2017, 20,9 millions [18,4 millions – 21,7 millions] de personnes vivant avec le VIH accédaient à un traitement antirétroviral, contre 17,1 millions [15,1 millions – 17,8 millions] en 2015 et 7,7 millions [6,8 millions – 8,0 millions] en 2010,
- En 2016, environ 53 % [39 – 65 %] de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement,
- Quelques 54 % [40 – 65 %] des adultes âgés de 15 ans et plus vivant avec le VIH avaient accès au traitement, mais seulement 43 % [30 – 54 %] des enfants âgés de 0 à 14 ans en avaient accès,
- En 2016, environ 76 % [60 – 88 %] des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés,
Nouvelles infections par le VIH
- Dans le monde entier, 1,8 million [1,6 million – 2,1 millions] de personnes ont été infectées par le VIH en 2016,
- Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH chez les adultes ont diminué d’environ 11 %, passant de 1,9 million [1,6 million – 2,1 millions] à 1,7 million [1,4 million de 1,9 million] en 2016,
- Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants ont diminué de 47 % depuis 2010, de 300 000 [230 000 – 370 000] en 2010 à 160 000 [100 000 – 220 000] en 2016,
Décès liés au sida
- Les décès liés au SIDA ont diminué de 48 % depuis le niveau le plus élevé de 2005,
- En 2016, 1 millions de personnes [830 000 – 1,2 million] sont mortes de suite des maladies liées au sida dans le monde, contre 1,9 million [1,7 million 2,2 millions] en 2005 et 1,5 million [1,3 million – 1,7 million] en 2010.
VIH/tuberculose
- La tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit environ un décès sur trois liés au sida,
- En 2015, il y avait environ 10,4 millions cas de tuberculose à l’échelle mondiale, dont 1,2 million [11 %] chez les personnes vivant avec le VIH,
- Les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH ont diminué de 33 % entre 2005 et 2015,
- Cependant, près de 60 % [57 %] des cas de tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiqués ou traités, ce qui a entraîné 390 000 décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH en 2015,
Investissements
- À la fin de 2016, 19,1 milliards de dollars US étaient disponibles pour la lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire,
- Les ressources intérieures représentaient 57 % des ressources totales pour le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2016,
- L’ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars US seront requis pour la lutte contre le sida en 2020 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont le montant de 23,9 milliards de dollars US requis en 2030,
Données mondiales sur le VIH, données régionales 2016, thérapie antirétrovirale par région, 2016
90-90-90: Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l’épidémie du sida
Mettre fin à l’épidémie du sida est plus qu’un devoir historique pour les 39 millions de personnes qui sont mortes de la maladie. Cela représente également une occasion inoubliable pour jeter les bases d’un monde plus sain, plus juste et plus équitable pour les générations futures. Mettre fin à l’épidémie du sida inspirera des efforts plus étendus en matière de santé et de développement mondial, démontrant ainsi ce qui peut être réalisé grâce à la solidarité mondiale, aux actions fondées sur des données avérées et aux partenariats multisectoriels.
Bien que de nombreuses stratégies soient nécessaires pour clore le chapitre de l’épidémie du sida, une chose demeure certaine : Il sera impossible de mettre fin à l’épidémie sans apporter le traitement du VIH à tous ceux qui en ont besoin.
Alors que le monde porte son regard sur la voie à suivre après la date limite de 2015 en ce qui concerne les objectifs et les engagements pris dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2011, une cible finale est nécessaire pour stimuler les progrès et écrire le chapitre final de l’épidémie du sida, promouvoir la redevabilité et unifier les efforts des différentes partie prenantes dans un effort commun. Alors que les cibles précédentes sur le sida cherchaient à atteindre des résultats progressifs dans la réponse, le but dans l’ère de l’après 2015 n’est rien moins que la fin de l’épidémie du sida d’ici à 2030.
En Décembre 2013, le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA a invité l’ONUSIDA à soutenir les efforts des pays et des régions pour déterminer de nouvelles cibles pour le passage à échelle du traitement du VIH au-delà de 2015. En réponse à cet appel, des consultations des différentes parties prenantes sur de nouvelles cibles ont été organisées dans toutes les régions du monde. Au niveau mondial, les acteurs se sont réunis pour des consultations thématiques axées sur la société civile, les laboratoires médicaux, le traitement pédiatrique du VIH, les adolescents et sur d’autres questions majeures.
A présent, un fort élan voit le jour en faveur d’un nouvel argumentaire sur le traitement du VIH et d’une cible finale tout à la fois ambitieuse et réalisable :
- A l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique.
- A l’horizon 2020, 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable.
- A l’horizon 2020, 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
Source : ONUSIDA
Données du VIH au Togo
Généralités
Les données géographiques et l’organisation administrative
Le Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest ayant une superficie de 56 600 Km². Il est l imité par le Bénin à l’Est, le Ghana à l’Ouest, le Burkina Faso au Nord et s’ouvre au Sud sur le Golfe de Guinée par un littoral de 50 km. Il se présente sous la forme d’un rectangle d’une longueur de 600 km et d’une largeur qui varie entre 50 et 150 km. Sa
Capitale est Lomé.
Sur le plan administratif, le Togo compte cinq régions (Savanes, Kara, Centrale,
Plateaux et Maritime), 39 préfectures. Sur le plan sanitaire, il existe six régions : 6régions sanitaires calquées sur les régions administratives et Lomé érigée en une 6èmerégion sanitaire et subdivisée en 5 arrondissements ou districts.
Les données démographiques
Avec les données du RGPH de 2010, la population togolaise est estimée en 2015 à
7 121 673 habitants dont 48,6 sont des hommes et 51,4% sont des femmes. 25% de la population togolaise sont des femmes en âge de procréer. Les caractéristiques de cette population sont :
– une prépondérance des moins de 25 ans (environ 60 %) dont 18,6 % de jeunes de 15 à 24 ans,
– une croissance démographique de 2,84 % par an,
– une forte concentration dans la Région Maritime (41,7 %) et
– un indice synthétique de fécondité (ISF) élevé (4,1 enfants/femme).
Les caractéristiques de la population togolaise posent d’énormes défis pour l’offre de services en matière de santé, de scolarisation, de création d’emplois, d’hygiène et d’assainissement.
Les données économiques
La croissance de l’économie togolaise est ressortie à 5 % en moyenne au cours des cinq dernières années. Elle aurait atteint 5,5 % en 2015, avec un taux de croissance par habitant d’environ 3 %. Le secteur secondaire a été le principal moteur de cette croissance (à hauteur de 2 %), grâce aux bons résultats des industries extractives et manufacturières. Il est suivi par le secteur des services (2 %), qui a bénéficié de la hausse des échanges au port et à l’aéroport international de Lomé. L’agriculture a enregistré une croissance significative mais fluctuante avec des taux en glissement annuel variant de 0 % en 2013 à 14 % en 2014 et 2 % en 2015. Si le secteur du bâtiment et des travaux publics ne représente que 7 % du PIB, c’est celui qui a connu la plus forte croissance en 2015 (15,5 %).
En ce qui concerne le climat des affaires, le classement 2016 du rapport Doing
Business fait état de progrès par rapport aux années précédentes, le Togo se situant au 150e rang.
Bien que le taux national de pauvreté ait reculé de 59 % en 2011 à 55 % en 2015, la pauvreté reste très répandue au Togo. Son incidence est surtout marquée dans les
CNLS-IST REDES 2015 Page 10 zones rurales, où 69 % des ménages vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2015.
En outre, le taux de pauvreté est plus élevé parmi les ménages dirigés par une femme
(57,5 %) que chez ceux dirigés par un homme (55 %). Les secteurs de l’éducation et de la santé représentent une part conséquente des dépenses publiques (respectivement
14 et 7 % en moyenne entre 2009 et 2014). Alors que le Togo n’est pas parvenu à atteindre six des huit objectifs du Millénaire pour le développement, il devra redoubler d’effort pour réaliser les 17 nouveaux Objectifs de développement durable.
À la fin de l’année 2015, le pays n’avait progressé que dans les domaines de l’éducation primaire et de la lutte contre le VIH/sida.
1.1.4. Secteur de la santé
Le système national de santé est organisé en une pyramide à trois niveaux à savoir : le niveau central, le niveau intermédiaire et le niveau périphérique.
- le niveau central est représenté par le cabinet du Ministère, Le Secrétariat Général du ministère de la santé et ses six directions centrales avec leurs divisions et services, ainsi que les institutions de santé à portée nationale.
- le niveau intermédiaire comprend 6 régions sanitaires: chaque région sanitaire dispose d’une DRS qui est chargée de l’application de la politique nationale de santé. Il a sous sa responsabilité les Districts à qui il donne un appui technique et logistique.
- le niveau périphérique est représenté par les districts sanitaires qui constituent l’entité opérationnelle. L’administration des districts sanitaires est assurée par les
35 Directions Préfectorales de la Santé (DPS) et 5 Directions de District Sanitaire
(DDS) de Lomé-Commune.
Prévalence du VIH
La prévalence dans la population générale togolaise est estimée à 2,5% en 2013(EDST
III). Selon les estimations Spectrum 2045, la prévalence serait de 2,4%. L’épidémie du VIH au Togo est de type généralisé ; l’épidémie est féminisée.
Figure 1: Prévalence du VIH selon le sexe (EDSTIII).
0,1
Prévalence du VIH au sein des groupes spécifiques
Malades tuberculeux (Co-infection VIH/TB)
Le taux de dépistage du VIH chez les malades tuberculeux qui était de 63 % en 2009est passé à 97% % en 2014 et 98 % en 2015. La séroprévalence du VIH observée chez ces patients tuberculeux est en baisse : 28 % en 2010, 21% en 2015.
Professionnelles du Sexe et leurs clients
La séroprévalence du VIH chez les professionnelles du sexe et chez leurs clients est en baisse : 11,7% en 2015 contre 13,1% en 2011 29,5 % en 2005 chez les PS et 2,5 % en
2011 contre 5,5 % en 2005 chez leurs clients. En 2015, la région de Lomé a enregistré la plus forte prévalence du VIH chez les PS (13,44 %).
Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
L’enquête de séroprévalence du VIH réalisée en 2015 chez les Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres Hommes a révélé une prévalence nationale de 13% %,
22,3% à Lomé et 24% à Aného.
Usagers de drogues
Une étude sur l’estimation de la taille des Usagers de Drogues Injectables a été faite
en 2015. Selon cette étude on estime à 2269 le nombre d’UDI au Togo. Mais aucune enquête de séroprévalence n’a été faite en faveur de cette cible. La dernière étude de
2011 montrait une prévalence de 5,5% chez les usagers de drogues.
Prisonniers
L’enquête de séroprévalence réalisée en 2011 dans 12 prisons du pays a donné une prévalence du VIH de 4.3%. La maison d’arrêt de Lomé a enregistré une prévalence du VIH de 4,9% en 2011 contre 7,6% en 2008.
Hommes en uniformes
L’enquête de séroprévalence du VIH réalisée en 2014 par la Direction Centrale des
Services de Santé des Armées a noté une baisse de la prévalence (3.8% en 2014,
7,70% en 2009, et 9,54 % en 2006 et 13,78 % en 2002) au niveau de ce groupe cible.
Donneurs de sang
La politique de fidélisation des donneurs de sang bénévoles a permis de réduire le taux d’infection au VIH dans ce groupe. Dans la zone de couverture du Centre
National de Transfusion Sanguine de Lomé (site du CNTS et sites de collecte mobile des régions Lomé Commune, Maritime et des Plateaux), le taux de prévalence du VIH chez les donneurs de sang bénévoles était de 0,74% en 2015. Depuis 2003, on note une baisse régulière de la prévalence du VIH au sein de ce groupe: 4 % en 2003, 1,6 %
en 2007, 1,2 % en 2008, 1,05 % en 2010, 0,85% en 2012 et 0,74% en 2015. De mêmeau CRTS de Sokodé, la prévalence du VIH/sida est en baisse : 0,27% en 2010, 0,14% en 2012, 0,12% en 2013 et 0,12 % en 2014 et 0,07 en 2015.
Source : CNLS